Microsoft Research travaille sur un projet de stockage sur plaque de verre, « Project Silica », en partenariat avec le géant du cinéma Warner Bros., intéressé par la réduction des coûts, de l’espace d’archivage et l’augmentation de la fiabilité de ses programmes de stockage à froid.
Le support en question est un bloc de verre de haute pureté dans lequel sont gravés des voxels avec des lasers femtosecondes. Chaque voxel stocke plusieurs bits dans deux propriétés, la retardance et l’angle, qui peuvent à leur tour être lus à l’aide d’images de microscope et de lumière polarisée. Les voxels peuvent être écrits à une profondeur de 100 couches ou plus dans un morceau de verre de 2 mm d’épaisseur, en focalisant le laser à la profondeur souhaitée dans le bloc lui-même.
Vous l’aurez compris, le projet Silica en est toujours au stade de recherche et développement, mais il est suffisamment avancé pour que Warner Bros. commence à l’utiliser à titre expérimental, en enregistrant la version de 1978 de son film Superman, soit 75,6 Go de données, sur une plaque de verre de 7,5 cm de côté, et 2 mm d’épaisseur !
D’emblée, soulignant que le projet Silica n’a pas pour objet de résoudre un problème de capacité, mais de longévité du stockage. Les disques optiques, les disques durs magnétiques ou les clés USB offrent des capacités de stockage impressionnantes, mais sont moins résistants au temps et aux éléments exogènes. Ainsi, les studios de cinéma par exemple, recourent toujours à la sauvegarde de leurs vidéos sur des supports analogiques (les fameuses bobines), plus durables mais qui prennent beaucoup plus de place d’archivage.
Pourquoi pas les CD qui occupent naturellement moins d’espace ? Parce que leur durée de vie de 5 ans (en moyenne) est encore plus courte que celle des disques durs optiques ou magnétiques. D’ailleurs, la durée de vie de ces derniers peut être prolongée significativement, mais au prix de dépenses supplémentaires de maintenance (stockage à une température constante de 5 ° C et à une humidité qui ne dépasse pas 30 %) qui rendent le procédé hors de prix.
Le projet Silica vient donc résoudre ce dilemme, en recourant à des plaques de verre de très haute pureté, très résistant aux aléas du temps et de l’érosion. la silice peut résister efficacement pour des milliers d’années, quel que soit la température ou le niveau d’humidité de l’environnement de stockage. Toutefois, le projet en est encore à ses premiers balbutiements, notamment au niveau de la vitesse d’écriture toujours assez lente à l’heure actuelle. Et aussi de la lecture des données sauvegardées, puisqu’il faut placer la plaque de verre sous un microscope contrôlé par ordinateur qui, grâce à une source lumineuse polarisée, va permettre à une caméra de lire les différentes couches de la plaque. Puis vient le rôle des algorithmes du Machine Learning qui vont combiné les informations tridimensionnelles et les convertir en code binaire exploitable par les programmes informatiques.
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