Quelle place pour les femmes dans l’informatique ?

Les entreprises sont de plus en plus demandeuses de profils féminins sur des postes techniques et de leadership. Pourtant, les femmes restent largement minoritaires dans l’informatique, selon plusieurs études. La proportion des femmes dans les métiers de l’IT oscille ainsi entre 10 et 30 %. Une étude Gartner publiée en 2018 a révélé que cette proportion est de 31 % à l’échelle mondiale.

L’étude GISWS (Global Information Security WorkforceStudy) montre, pour sa part, que les femmes occupent 11 % des postes en cybersécurité. En revanche, elles sont 20 % à exercer des métiers IT en France, selon les chiffres de l’Apec. Les femmes sont notamment moins nombreuses à occuper des postes de responsabilité et ne représentent que 13 % dans la fonction de Directeur du système d’information en 2018, selon une étude Gartner.

Les fonctions dans le secteur informatique sont marquées par une forte pénurie de talents. Force est de constater que le nombre de postes vacants explose. D’après Kat Borlogan, directrice de la Mission French Tech, la capacité à recruter demeure la première menace pour les start-ups françaises. Le même constat est valable pour les départements IT des grandes entreprises. Ainsi, le fait d’attirer davantage de femmes va largement contribuer à l’élargissement du vivier des talents dans le secteur informatique et à la résolution du problème de la pénurie des talents.

Par ailleurs, la mixité accroît la performance des collaborateurs et les métiers de l’IT auraient tout à y gagner avec l’inclusion de plus de femmes. De nombreuses études prouvent d’ailleurs les effets positifs de la mixité sur l’image de marque de l’entreprise, la satisfaction des clients ainsi que sur la confiance et l’engagement des équipes. Dans ce sens, McKinsey publie depuis dix ans une série d’études intitulée “WomenMatter”. Le cabinet affirme dans sa récente étude que les sociétés comprenant 3 femmes, voire plus, au sein de leurs équipes dirigeantes parvenaient à augmenter jusqu’à 7 fois leurs performances, comparées aux entreprises qui font fi de la mixité.

L’écart semble se creuser dans les deux cadres, académiques et professionnels, où on remarque une baisse de plus en plus marquée de la proportion de filles. Néanmoins, les universités, les écoles et les entreprises déploient d’énormes efforts pour attirer plus de femmes et mettent notamment l’accent sur la question de la parité dans leurs programmes. Les informaticiennes ne se plaignent que très peu de discrimination, malgré la disparité des chiffres de représentation selon les genres. Les femmes dans l’IT estiment que leurs conditions de travail sont très satisfaisantes et qu’elles disposent d’une belle évolution de carrière. Il faut noter également que le numérique est le domaine où les écarts de salaires sont les plus faibles.

Les possibilités sont ainsi nombreuses pour les femmes, notamment dans le management d’équipe. Celles-ci savent d’ailleurs comment utiliser leurs différences afin d’offrir une plus-value à l’entreprise qui les emploie. Il est à noter que les secteurs du numérique et de l’informatique sont extrêmement porteurs. Aujourd’hui, plus de 300 000 emplois sont à pourvoir en France, dont plus de 10 000 dans le secteur de la cybersécurité. Si plus de femmes se lançaient dans le domaine de l’IT, il est sûr et certain qu’elles parviendraient à équilibrer la balance et à accéder à des postes à responsabilités.

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